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Comment ouvrir un restaurant sans apport ?

Restauratrice sur son ordinateur et son téléphone

Vous souhaitez vous lancer dans l’aventure entrepreneuriale et ouvrir votre propre restaurant, mais vous ne disposez pas de l’apport financier demandé par les potentiels investisseurs ? Il existe des solutions pour concrétiser votre projet malgré cet obstacle de taille. On vous en dit un peu plus sur la création d’un restaurant sans apport personnel !

Quel investissement pour ouvrir un restaurant ?

Le capital de départ nécessaire à l’ouverture d’un restaurant varie énormément selon le concept (restaurant traditionnel, restauration rapide, restaurant gastronomique, etc.), l’emplacement, la surface, le type de nourriture proposé, la qualité du service souhaitée, etc. Ainsi, la fourchette s’étend de 15 000 à parfois plus de 450 000 euros.

Le calcul d’un projet de création de restaurant comprend de nombreux éléments, notamment les frais liés au local (les travaux, le loyer, le dépôt de garantie, etc.), le coût de l’équipement (matériel de cuisine, mobilier en salle, etc.), le coût du premier stock de matières premières, les frais d’embauche du personnel, les frais d’assurance, etc.

À noter que le rachat d’un restaurant existant coûte souvent plus cher, puisque l’entrepreneur reprend, en plus du matériel et du local, une réputation, un portefeuille de clients, des contrats de travail, etc.

Comment faire pour ouvrir un restaurant avec un petit budget ?

L’ouverture d’un restaurant avec un petit budget nécessite d’adapter ses ambitions aux fonds disponibles :

  • Un local commercial d’une petite surface sera bien moins onéreux ;
  • Un emplacement en zone urbaine ou dans une zone à faible attractivité commerciale sera également moins coûteux ;
  • L’achat d’un matériel d’occasion plutôt que d’un matériel neuf permet de réaliser des économies non négligeables.

L’étude de marché permettra de s’assurer que le projet est viable dans les conditions envisagées.

Qu’est-ce qu’un apport personnel ?

Les entrepreneurs sont souvent amenés à solliciter les banques afin de concrétiser leur projet de création d’entreprise. L’obtention d’un crédit bancaire n’est cependant pas automatique et est soumise à 2 conditions :

  • Les banques doivent être convaincues de la fiabilité, de la viabilité et de la rentabilité du projet de création d’entreprise, grâce à l’analyse du business plan et à des entretiens avec l’entrepreneur.
  • L’entrepreneur doit avoir à disposition un apport personnel suffisant.

L’apport personnel, souvent à hauteur de 20 à 30 % de l’investissement initial nécessaire à l’ouverture du restaurant, constitue une garantie pour les banques. En investissant son propre argent, l’entrepreneur est en effet grandement responsabilisé et aura tout intérêt à s’assurer de la réussite de son projet entrepreneurial. Par ailleurs, l’apport personnel permet de répartir les risques. Ainsi, les banques ne seront pas les seules à perdre de l’argent en cas de faillite, et leur prise de risques en est d’autant diminuée.

Si elle n’est pas obligatoire d’un point de vue légal, l’exigence d’un apport personnel est une pratique extrêmement courante et quasiment incontournable lors de la recherche d’un prêt bancaire.

Comment obtenir un prêt bancaire sans apport personnel (crowdfunding, aides financières, etc.) ?

Lorsqu’il n’a pas suffisamment d’épargne pour constituer son apport personnel, l’entrepreneur peut utiliser plusieurs outils et aides à sa disposition. 

Pour commencer, il peut constituer son apport de lui-même en revendant un bien immobilier, un véhicule, des objets de valeur, etc. Il a également la possibilité de demander le déblocage anticipé de certains plans d’épargne salariale ou de certains plans d’épargne collectifs. 

Il peut aussi obtenir un soutien de la part de ses proches, sous la forme d’un don ou d’un prêt d’argent. Il est tout à fait possible, et recommandé, de formaliser ces prêts d’argent, notamment avec la rédaction d’un contrat de prêt (signé par les 2 parties), ou la rédaction d’une reconnaissance de dette (signée uniquement par l’emprunteur). Il est également possible de faire appel à un notaire pour bien encadrer cette transaction. Le contrat de prêt et la reconnaissance de dette doivent tous 2 contenir des informations indispensables : le montant du prêt, la durée du prêt, le taux d’intérêt s’il existe, ainsi que le montant des remboursements et leur fréquence. À noter que tout prêt d’argent supérieur à 5 000 euros doit obligatoirement être notifié dans la déclaration de revenus des personnes concernées.

L’entrepreneur a également la possibilité de s’associer. Le nouvel associé pourra alors apporter les fonds nécessaires pour satisfaire les exigences des banques, en échange d’une prise de participation dans la société. Il faut se montrer prudent dans le choix de son ou de ses associés. Ils joueront en effet un rôle important dans toutes les décisions importantes de l’entreprise, et il convient donc de vérifier qu’ils ont bien les mêmes objectifs et valeurs. Par ailleurs, l’entrepreneur et ses associés doivent être complémentaires dans leurs compétences, et doivent pouvoir travailler correctement en équipe. Pour toutes ces raisons, il est généralement recommandé de s’associer avec des personnes que l’on connaît déjà, ou de bien prendre le temps de vérifier la bonne cohésion d’équipe entre les futurs associés.

Le crowdfunding ou financement participatif peut s’avérer une bonne idée pour effectuer une levée de fonds et constituer son apport personnel. Ce système repose sur la collecte d’argent via une plateforme en ligne. Les contributeurs sont encouragés à verser des sommes d’un montant relativement faible, en échange de contreparties qui, dans le cas de la création d’un restaurant, peuvent prendre plusieurs formes :

  • Des réductions sur les menus
  • Un dessert ou un repas gratuit tous les mois
  • L’accès à certains services VIP
  • Une prise de participation minime dans la société
  • Des goodies
  • Etc.

Le crowdfunding nécessite donc la participation en masse des contributeurs, afin de récolter les fonds suffisants pour constituer son apport personnel.

Il existe des aides financières avec un fort effet de levier auprès des banques. Le prêt d’honneur, notamment, est un prêt accordé sans garantie ni intérêt aux entrepreneurs souhaitant créer ou reprendre une entreprise. Dans certains cas, il peut également être accordé afin d’aider une entreprise à se développer. Le prêt d’honneur est délivré par 2 organismes distincts, et son montant varie en fonction :

  • Initiative France — Le prêt d’honneur peut atteindre jusqu’à 50 000 euros. En moyenne, le montant des prêts accordés par Initiative France est de 9 700 euros.
  • Réseau Entreprendre — Le prêt d’honneur peut atteindre jusqu’à 50 000 euros, voire 90 000 euros dans le cas des projets innovants. En moyenne, le montant des prêts accordés par Réseau Entreprendre est de 29 000 euros.

L’effet de levier de ce prêt d’honneur est particulièrement important auprès des banques, et son obtention permet de sécuriser jusqu’à 8 à 13 fois le montant du prêt.

Les femmes entrepreneuses peuvent par ailleurs bénéficier de la garantie égalité femmes, un dispositif de l’État dont l’objectif est d’aider les femmes à créer, reprendre ou développer une entreprise. La garantie égalité femmes couvre jusqu’à 80 % du prêt bancaire demandé, et le montant garanti peut atteindre jusqu’à 50 000 euros.

Enfin, les collectivités locales peuvent également apporter un soutien financier, matériel ou logistique afin d’aider l’entrepreneur à ouvrir son établissement, et ce dans l’objectif de dynamiser leurs quartiers et/ou leur centre-ville. Cette aide peut prendre la forme d’exonérations, de subventions, d’investissements, ou encore de prêt d’un local commercial.

À noter que s’il est demandeur d’emploi et a droit aux allocations chômage, l’entrepreneur peut bénéficier de l’Aide à la Reprise ou à la Création d’Entreprise (Arce). Cette aide de l’État consiste à percevoir 60 % de ses droits d’allocations chômage restants sous forme de capital, et ce à condition d’avoir créé ou repris une entreprise après la fin de son contrat de travail et de bénéficier de l’Aide aux Créateurs et Repreneurs d’Entreprise (Acre), qui accorde une exonération partielle ou totale des charges sociales de l’entreprise. Cette somme sera versée à 50 % au démarrage de l’activité, puis complétée 6 mois après la création ou la reprise de l’entreprise. Si elle n’aide pas réellement à constituer son apport personnel, l’Arce peut cependant apporter une garantie supplémentaire auprès des banques ou auprès des prêteurs particuliers.

Quel diplôme faut-il pour ouvrir un restaurant ?

Il n’est pas obligatoire de détenir un diplôme pour exercer l’activité de restaurateur, mais une expérience en gestion d’entreprise est recommandée. Il faut également avoir suivi une formation obligatoire en hygiène et sécurité alimentaire dite formation HACCP, et être titulaire d’une licence en débit de boissons si l’établissement propose des boissons alcoolisées à la consommation pendant et/ou en dehors des repas.

Quelle est la réglementation à respecter ?

Le secteur de la restauration est encadré par une réglementation stricte, notamment en ce qui concerne :

  • Les normes ERP — Le restaurant doit répondre aux normes d’accessibilité et de sécurité incendie en vigueur.
  • Les normes d’hygiène et de sécurité alimentaire — L’établissement et son personnel doivent appliquer des règles strictes d’hygiène, d’entretien, de stockage et de manipulation des denrées alimentaires. Au moins un membre du personnel doit avoir suivi une formation HACCP.
  • La licence en débit de boissons — Elle est obligatoire dès lors que le restaurant propose des boissons alcoolisées pendant les repas ou en dehors des repas. Elle nécessite l’obtention préalable d’un permis d’exploitation, valable 10 ans et délivré par un organisme agréé.
  • La terrasse — Si le restaurant compte installer une terrasse, il doit demander une autorisation d’occupation temporaire du domaine public auprès de la mairie. Cette autorisation, délivrée sous la forme d’un permis de stationnement, a un coût variable selon l’emplacement et la surface occupée.
  • La tranquillité du voisinage — Toutes les installations techniques de l’établissement doivent être correctement isolées afin de ne pas perturber la tranquillité du voisinage.

Quelles sont les démarches de création d’entreprise, étape par étape (monter son projet, embaucher son personnel, etc.) ?

L’entrepreneur doit respecter un certain nombre de démarches afin d’ouvrir son restaurant :

  • Choisir son concept
  • Réaliser son étude de marché
  • Choisir son statut juridique
  • Choisir le nom commercial de son restaurant
  • Rédiger son business plan
  • Rechercher des financements
  • Domicilier son siège social
  • Nommer le dirigeant
  • Communiquer son adresse à La Poste
  • Ouvrir un compte bancaire professionnel
  • Déposer le capital social de l’entreprise
  • Rédiger les statuts
  • Déposer les statuts auprès des impôts
  • Déclarer les bénéficiaires effectifs
  • Publier un avis de constitution sur un support d’annonces légales
  • Immatriculer sa société
  • Récupérer les registres obligatoires
  • Souscrire à une assurance

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